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Facebook : Mark Zuckerberg n’en démord pas

Lors d’un appel téléphonique animé avec les employés mardi, le PDG de Facebook a refusé de changer de cap concernant la décision de l’entreprise d’autoriser un post du président Donald Trump. Ce post a été critiqué, car « glorifiant la violence », selon une source familière avec le sujet. Le New York Times a publié un compte rendu de la réunion.

Alors que les protestations contre la brutalité policière ont englouti les États-Unis ces derniers jours, Facebook a été confronté à une vague de troubles internes. Elle a été déclenchée par le refus de l’entreprise de prendre des mesures contre un post de Trump qui disait : « Quand le pillage commence, les coups de feu commencent », une phrase utilisée par un chef de police du Sud pendant les troubles pour les droits civiques dans les années 1960.

Trump a également publié cette phrase sur Twitter, qui a déterminé que le tweet « glorifiait la violence » et lui a apposé une étiquette d’avertissement. Mais Zuckerberg a déclaré que la publication n’enfreignait pas les règles de Facebook. S’en est suivi une tôlée de la part de ses propres employés.

Une prise de position qui divise

Les employés de Facebook ont répondu par la plus grande protestation publique de l’histoire de l’entreprise en 16 ans. C’est par des dizaines de tweets qu’ils ont annoncé leurs objections à cette décision. Ils étaient près de 400 participants à une « marche virtuelle » lundi, selon The Verge. Comme la plupart des employés travaillent à domicile en raison de la pandémie, ils ont tous demandé congé au même moment. Au moins un employé a publiquement démissionné en signe de protestation, accusant l’entreprise d’être « du mauvais côté de l’histoire ».

Manifestation d'employés de Facebook contre le soutien de Mark Zuckerberg à Donald Trump

Lors de la réunion de mardi, les employés ont défié émotionnellement et à plusieurs reprises M. Zuckerberg sur les politiques de l’entreprise, surtout en ce qui concerne la question de ce qui est autorisé ou pas sur le réseau social. Un employé a déclaré à Business Insider qu’il pensait que la décision de Zuckerberg « était techniquement correcte », compte tenu des politiques existantes, mais il a soulevé des préoccupations concernant la légitimité des politiques en elles-mêmes.

Une décision « difficile » à prendre

« Je pense qu’il y a un impératif moral de commencer à patauger dans les eaux, certes boueuses, de l’impact et des intentions… Je comprends pourquoi ils ont agi comme ils l’ont fait », a déclaré un employé. « Mais je me demande si c’est viable en fin de compte. »

Déclaration de Marc Zuckerberg
Mark Zuckerberg, Le PDG de Facebook Source : Capture sur Instagram

Vendredi, Zuckerberg a déclaré dans un post public sur Facebook qu’il avait eu une « réaction viscérale négative » au post de Trump, mais qu’il ne pensait pas que cela équivalait à une incitation à la violence. Zuckerberg s’est entretenu avec Trump à propos de ses posts avant de faire une déclaration.

Lundi, Mark Zuckerberg a affirmé qu’il fallait laisser les messages tels qu’ils étaient par respect de la liberté d’expression et de l’intérêt public de s’informer. Une décision difficile selon ses termes, tant il admet que les propos du président américain étaient incendiaires. Cela l’a personnellement chamboulé continue-t-il. Le site Recode a obtenu un enregistrement de l’appel entre le PDG de Facebook et ses employés. « Je savais que les enjeux étaient très importants, et que beaucoup de gens seraient contrariés si nous décidions de ne pas le faire ». Mais plus important encore, cette conversation a été l’occasion de remettre en question la politique d’utilisation de Facebook et ses règles. À la suite de cet incident, Facebook pourrait donc revoir ses stratégies de modérations des contenus de ce genre. Mark Zuckerberg s’est dit « reconnaissant » du fait que ses employés aient lancé un tel débat.

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