Le long métrage d’animation français Un monstre à Paris est en réalité un hymne à Paris, mais pas à ses citoyens. W9 vous propose de voir ou revoir ce film d’animation de 2011, ce soir, mardi 3 août à 21h05.
Comment peut-on servir à la fois Hugo et Minuit à Paris ? Un monstre à Paris, le nouveau long métrage d’animation de Bibo Bergeron (Gang de requins), produit par la société Europa Corp. de Luc Besson, offre une vision radieuse (mais pas ringarde) de Paris, tout en ignorant la vie et le développement de ses personnages.
Un monstre à Paris se déroule en 1910 et raconte l’histoire de deux amis, le projectionniste Emile (Sébastien Desjours) et le touche-à-tout Raoul (Gad Elmaleh). Ce dernier a une relation avec la chanteuse de cabaret Lucille (Vanessa Paradis). Lorsque les deux amis, lors d’une visite nocturne au laboratoire d’un scientifique, mélangent par inadvertance des potions et des substances, un monstre au visage d’ET (Mathieu Chedid « M ») est créé, et immortalisé par la caméra.
Le préfet Maynott (François Cluzet) trouve là une brillante occasion de se présenter comme le sauveur de la ville, et annonce une chasse au monstre. Mais, comme le veut la vieille morale, le vrai monstre, c’est l’inspecteur lui-même. C’est ce que Lucille lui rappellera lors de la scène d’Eiffel, pleine d’action (mais moins palpitante que son équivalent à Notre-Dame dans Un chat à Paris).
L’intrigue compliquée montre que Un monstre à Paris n’est pas une histoire d’amour entre Lucille et le monstre, malgré les attentes de la bande-annonce (et les intonations de La Belle et la Bête) allant dans le sens contraire.
Ce film visuellement opulent est plutôt un hymne au Paris des années 1910, une ville qui était le centre de toutes les attractions impressionnantes (cinéma compris), et qui défie les raisonnements de bon sens et la moralisation.
Dans ce Paris, tous les parias (y compris les personnages principaux et le monstre lui-même) sont les bienvenus, à condition qu’ils sachent chanter un peu.
Attraction est un terme utile pour décrire les décors monochromes mais en constante évolution de Paris. D’autres attractions incontournables se déroulent lors des scènes de montagnes russes à l’intérieur du camion adoré de Raoul, Catherine.
Un monstre à Paris peut se vanter de sa rapidité, de son changement de décor et de ses commentaires culturels à plusieurs niveaux (le thème du vêtement comme apparence trompeuse revient sans cesse dans une ville où la haute couture règne en maître). Pourtant, le principal obstacle au divertissement cinématographique est le monstre lui-même.
Il faut dire que le monstre ne sait que chanter, pas parler – et les scènes de chant en duo entre le monstre et Lucille apportent un sentiment de chaleur authentique. Pourtant, le monstre n’est ici que l’excuse narrative pour mettre en scène une histoire d’amour jamais réalisée entre Lucille et Raoul. Même ces personnages sont aussi prévisibles dans leurs costumes de parias qu’un monstre le serait.
L’aspirant cinéaste Emile serait un meilleur choix pour le personnage principal, mais son rôle est de servir l’histoire d’amour principale de Paris (la coda entre la jeune Lucille et Raoul n’ajoute rien au film).
Un monstre à Paris est agréable, vivant et ses séquences d’action retiendront l’attention des enfants. Pourtant, il semble curieusement éloigné de son sujet : comment être un paria dans une ville qui ne supporte pas les personnages uniques. Et bien sûr on connait tous la célèbre chanson « La Seine » interprétée par Vanessa Paradis et M.
Et pour les parents qui se demandent à partir de quel âge un enfant peut regarder Un Monstre à Paris, le film d’animation est conseillé à partir de 6 ans. Donc pour voir Un Monstre à Paris, rendez-vous ce 3 août à 21h05 sur W9. Pour les abonnés Netflix, sachez que Un Monstre à Paris est également disponible sur la plateforme de streaming.