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UE : un projet de carte bancaire européenne à l’étude

Une majorité des grandes banques européennes envisage de mettre en place une carte bancaire européenne.

Pourquoi ? Afin de remplacer sur le territoire européen les solutions de paiement américaines VISA et MasterCard. Ces deux systèmes font partie intégrante de notre quotidien qu’il est très facile d’oublier que ce sont deux technologies américaines.

Ainsi, la banque centrale européenne cherche donc un moyen de réduire cette dépendance vis-à-vis de ces deux solutions. En effet, selon Francfort il y a un risque de souveraineté technologique. La BCE pousserait donc les acteurs technologiques européens à proposer des alternatives viables. Pourtant, ce n’est pas si simple.

C’est ainsi que l’EPI a vu le jour. EPI pour European Payments Initiative. Cette solution bénéficie du soutien d’une vingtaine de grandes banques européennes. Le programme doit être lancé cette semaine.

Comment cela fonctionne-t-il ?

D’une manière globale, EPI est censé permettre la transformation d’une transaction en virement instantané. Et cela sans distinction du moyen de paiement qu’il s’agisse d’une carte bancaire, d’un virement ou d’un paiement mobile. La conversion et la compensation pourront se faire grâce à l’infrastructure européenne TIPS (Target Instant Payement Settlement), mise en place en 2018. Pour le moment elle n’est utilisable que pour les virements hexagonaux, mais l’objectif est clairement de la répandre partout.

Pour ces banques les travaux risquent de couter cher : on parle de plusieurs milliards d’euros. Mais aussi il faut une marque forte et efficace qui puisse se substituer à VISA et MasterCard dans le quotidien de chacun. Pour que cela fonctionne, il faudrait une synergie efficace de la part de toutes les banques européennes. Une autre paire de manches.

Des difficultés à s’imposer en Europe

Selon un expert des réseaux monétiques : « EPI c’est la même chose que Visa ou MasterCard au niveau européen, sauf qu’il est loin de faire l’unanimité : seuls certains pays et certaines banques en veulent ». Il poursuit en disant que « EPI ne sera pas fonctionnel dans toute l’Europe, ni chez tous les marchands. Si leur banque ne fait pas du EPI, ils ne proposeront pas EPI », rajoute-t-il.

Visa et MasterCard autorisent déjà les paiements quasiment partout dans le monde… « L’une des solutions pour inciter à choisir EPI pourrait être de supprimer les frais de transaction qui s’appliquent lors de chaque paiement », rajoute ce bon connaisseur du secteur. « Si un commerçant n’a plus de frais, alors il sera forcément intéressé ».

Cette solution peut donc marcher si tous les acteurs bancaires et financiers européens font bloc. Mais déjà le secteur souffre d’une énorme baisse de rentabilité. Pour s’en convaincre il suffit de voir la réalité de certaines banques françaises : un virement instantané vous est facturé 1 euro. Pourtant dans les faits cela ne leur coute réellement que 0,002 euro.

Aussi, un nombre important de fintechs européennes compte sur les frais d’interchange des paiements par carte pour pouvoir proposer des offres gratuites. Par ailleurs, le cashback reçu à la suite d’un paiement fait avec certaines cartes représente une partie des commissions reversées à la banque. Si l’on enlève les frais, c’est tout un écosystème financier qui se retrouverait mis à mal.

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