Le piratage informatique de la filiale Change Healthcare de UnitedHealth, révélé le 21 février dernier, a plongé le système de santé américain dans une situation délicate.
Cet événement perturbe le traitement des demandes d’indemnisation aux États-Unis et force désormais les médecins à faire face à un dilemme sans issue : arrêter de soigner les patients ou cesser de payer leur personnel.
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La crise déclenchée par le piratage
Presque deux semaines après l’attaque par ransomware sur UnitedHealth, les médecins commencent à être pris entre le marteau et l’enclume. Le système sur lequel beaucoup comptent pour vérifier la couverture d’assurance, déposer les réclamations et recevoir des paiements a été désactivé. Cette situation a déclenché une mobilisation des hôpitaux et des médecins demandant au gouvernement américain de fournir une aide financière comme ce fut le cas durant la pandémie de COVID-19. En réponse, le gouvernement a annoncé qu’il demanderait à ses sous-traitants Medicare de fournir des conditions de paiement flexibles.
Les conséquences immédiates sur les pratiques médicales
Mel Davies, directeur financier du groupe spécialisé Oregon Specialty, a exprimé sa préoccupation, qualifiant la situation de désastre imminent. Leur pratique, qui traite plus de 16 000 patients souffrant de cancer, de maladies infectieuses et de conditions auto-immunes, parvient encore à couvrir le coût quotidien de la chimiothérapie et d’autres médicaments intraveineux. Cependant, avec la réserve de trésorerie qui s’amenuise, l’avenir s’assombrit : sans solution rapide, ils ne pourront plus traiter les patients faute de moyens pour payer le personnel.
Les réponses des assurances et les solutions de contournement
Selon UnitedHealth, 90 % des réclamations sont traitées grâce à des solutions de contournement mises en place par les fournisseurs, bien qu’un nombre encore significatif ne puisse ni soumettre de réclamations ni recevoir de paiements. Les pratiques médicales, comme celle dirigée par Davies, explorent des lignes de crédit et d’autres mesures, car les paiements sporadiques reçus ne couvrent pas leurs factures.
Impact sur les traitements et les médicaments
Le piratage a également touché les patients nécessitant des médicaments contre le cancer à prendre par voie orale, ces derniers devant être obtenus via des chaînes de pharmacies également affectées par les problèmes de traitement des ordonnances. Amy Gleason a partagé son expérience personnelle de la crise lorsqu’elle a dû payer de sa poche pour les traitements de sa fille, à cause du système « brisé » résultant du piratage de Change Healthcare.
Les autorisations préalables et leurs complications
Ted Okon, directeur exécutif de la Community Oncology Alliance, a souligné que les oncologues sont particulièrement touchés, les autorisations préalables nécessaires pour les traitements coûteux ayant été interrompues. Dr. Howard Luks, un chirurgien orthopédique, partage des difficultés similaires, mettant en lumière l’impact sur les interventions chirurgicales et les tests, exacerbé par des marges bénéficiaires déjà très faibles.
Les prestataires de santé mentale et les répercussions financières
Le secteur de la santé mentale subit également de plein fouet les conséquences du piratage. Laura Steensen, psychologue agréée, révèle que sa pratique n’a pas pu facturer depuis l’incident. La situation la pousse à envisager de puiser dans ses économies personnelles pour assurer la paie de son personnel, une décision lourde de conséquences.
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Cet article explore la situation critique dans laquelle se trouvent les professionnels de santé américains suite au piratage informatique de Change Healthcare par UnitedHealth. Ce cyberattaque a non seulement paralysé le système de traitement des réclamations mais aussi mis en péril la continuité des soins pour des milliers de patients. Les médecins sont contraints de choisir entre arrêter les traitements ou ne pas payer leur personnel, une décision impossible qui met en lumière la vulnérabilité du système de santé face aux cyberattaques.
Source : Reuters