Marlon Brando – Apocalypse Now
Le colonel Kurtz n’a pas été à la hauteur de ce que le réalisateur Francis Ford Coppola avait imaginé. Le personnage présenté dans le scénario a dû être repensé à la volée lorsque Brando, ivre de pouvoir et au comble du manque de professionnalisme, s’est présenté en retard, en surpoids et sans avoir lu le script qui lui avait été fourni.
Des concessions ont été faites, Brando a été filmé de manière à le faire paraître grand, plutôt que gros, et on lui a permis d’improviser devant la caméra, en divaguant longuement avec Coppola qui montait ses diatribes en quelque chose d’utilisable.
Étonnamment, cela a vraiment fonctionné. Apocalypse Now est une descente dans la folie, avec un tournage célèbre pour ses troubles et son chaos. Il va sans dire que Kurtz, le cœur du film, est l’élément le plus sauvage à ce jour. L’œuvre de Brando ne peut pas – ou ne doit pas – être enseignée à l’école d’art dramatique, mais la pointe de danger qu’il apporte au film est l’un de ses éléments les plus mémorables.
Coppola limite judicieusement le champ d’action de Kurtz – il n’a pu tirer de l’acteur gênant qu’une quantité limitée de matériel valable – mais cela donne un poids réel aux apparences du personnage. Kurtz est présenté comme ce personnage mythique d’une puissance incroyable – c’est Brando qui le fait.
