Un adolescent doit passer l’été chez ses grands-parents à la campagne et, pour ne rien arranger, entraîner son petit frère partout avec lui. Voici ce que nous propose de voir ou revoir Arte ce vendredi soir à 20h55, un film réussi, à défaut d’être parfait, qui ramène la gaieté de l’été.
Ali, un Parisien de 14 ans, est contraint de passer les vacances avec son petit frère Selim (Maël Rouin Berrandou) chez ses grands-parents, dans un hameau isolé de la Dordogne, près de Bordeaux. Ali (Talid Ariss) est donc très en colère et le fait sentir à son petit frère. Mais, sans se décourager, il tourne un film avec sa caméra fixée sur sa tête et enregistre toutes ses expériences. La fin de l’été est un film de vacances qui appartient certainement au genre du coming of age. Mais il ne s’agit pas d’un film de plage, la lutte est plus dure ici, et Ali n’est pas seulement un observateur, il est en plein dedans. Il est confronté aux blagues grossières d’une bande de village, et même son premier amour est tout sauf ce qu’il espère.
Mais d’abord, il est temps de sauter du pont pour montrer qu’on est un homme devant les filles du coin. Ali saute après qu’un membre de la bande l’ait démontré par un saut périlleux arrière – et disparaît de la surface à la grande horreur des autres. Mais il s’est caché ; Selim, son petit frère malin, le découvre sous les buissons du rivage. Auparavant, il a joué le reporter et annonce la « première mondiale d’un saut de la mort » pour son film bancal. Les garçons du coin se vantent de leurs tatouages d’araignées et de crânes. Seul Pierre, qu’Ali connaît depuis l’enfance, semble être un véritable ami. « À la fin de l’été, ils vous tapent tous sur les nerfs », dit-il à propos de la clique et ne cesse d’appeler son ami « le petit Parisien ».
La question de savoir si Ali a « déjà baisé une fois » ne reste pas sans réponse. Et pour aider Ali, la petite amie de Pierre, Réjane (Alexia Chardard), s’offre à lui pour un peu d’amour physique. Mais elle le fait, du moins c’est ce qu’on dit à Ali, uniquement pour le bien de Pierre. Quelle déception : Ali brise ensuite les fenêtres de la serre que son grand-père (Bernard Le Coq) a si amoureusement construite pour Françoise (Christiane Millet), sa grand-mère. Ali a les mains en sang, des blessures à l’intérieur et à l’extérieur.
Il suffit de les aimer, cette famille de trois générations de grands-parents et de petits-enfants ; en tant que spectateur, on s’installe dans leur vie moyenne faite d’amour, de colère et d’adversité. Le fait que la grand-mère devienne de plus en plus fragile et qu’elle ait des défaillances lorsqu’elle joue aux cartes, par exemple, est de plus en plus mis en évidence – la fin d’un long grand amour approche, parallèlement au petit amour trompé, tel qu’Ali le vit.
Parfois, cela devient très tumultueux dans ce téléfilm d’Hélène Angel, qui a récemment réalisé le merveilleux film « Primaire ». On y entend du rap et même de la masturbation, on y roule beaucoup en Vespa et, bien sûr, on y filme avec une caméra montée sur la tête. Mais à la fin, on est déçu lorsque le film et l’été se terminent, lorsque le grand-père est laissé dans une profonde tristesse et qu’Ali pardonne à la bien intentionnée Rejane.
Une partition baroque un peu moins soutenue (Vivaldi) aurait certainement fait du bien à ce film de vacances, mais les acteurs, jeunes et moins jeunes, rendent ces scènes estivales si vivantes qu’on ne peut échapper à leur charme.